sea level rising

L'inertie du système :


Ce qui est terrible avec le problème du réchauffement climatique, c'est l'inertie de ce qui a été enclenché.
Même si maintenant nous arrêtions d'émettre du CO2, le mécanisme mis en route continuerait sur des centaines d'années.   Car le CO2 reste en moyenne 120 ans dans l'atmosphère, et le CH4 reste en moyenne 20 ans.
Et comme les émissions humaines de gaz à effet de serre ne sont pas prêtes de s'arrêter, voir même de diminuer, voir même simplement de ne pas augmenter.   Alors le pire est certain.
La limitation de l'augmentation à +2°C en 2100 est une utopie.
De plus ce chiffre de +2°C qui est présenté comme un objectif ambitieux ne sera pas respecté.

Beaucoup de civilisations ont disparu, mais elles n'avaient pas le niveau de compréhension de leur environnement suffisant pour analyser leur déclin et anticiper les actions à mener.
Que ce soit sur les plans historiques, économiques, politiques, écologiques, etc, ces civilisations n'ont pas compris les problèmes et ont disparu.
Nous sommes probablement la première civilisation capable de comprendre pourquoi et comment nous allons avoir de gros problèmes, et en plus nous le voyons longtemps à l'avance.
Mais le plus probable est que malgré le fait que nous sachions, nous n'allons pas agir, et nous ferons comme les civilisations qui nous ont précédé.
C'est comme un jeune fumeur qui sait que le cancer du poumon l'attend dans quelques dizaines d'années, mais qui va continuer sa pratique néfaste, jusqu'à en mourir.
Le paradoxe des énergies fossiles : le charbon, puis le pétrole et le gaz ont permis la révolution industrielle et le niveau de vie actuel, mais les émissions de gaz à effet de serre produites vont générer le déclin de cette civilisation.


De plus les puits de carbone sont de moins en moins efficaces.


Les zones arctiques se réchauffent plus vite que les autres zones (problème d'albédo).
Donc le Svalbard, le Groenland, l'Alaska, risquent de voir leurs glaces fondre plus vite.

Le stock de CO2 émis ne va pas se résorber rapidement (120 ans de durée de vie).
Ces cercles vicieux font que nous sommes partis dans quelque chose de très mauvais.

Même si l'augmentation de température globale restait en dessous de 2°C, l'augmentation du niveau des océans sera importante.

+2°C est un objectif.   Un objectif, pas une réalité.   Cet objectif sera dépassé, et probablement largement.

Il y a un emballement du système, par exemple avec la libération du méthane suite à la fonte du permafrost.
La température des océans n'est qu'au début de son élévation, car il y a une inertie énorme.   Donc il y a un grand potentiel de dilatation.


Le GIEC fait un travail scientifique remarquable.   Mais la prudence inhérente aux scientifiques a tendance à les faire minimiser les conséquences, ou à proposer une fourchette de possibilités allant de basse à haute.
Leur travail est l'inverse du sensationnalisme des tabloïds.   Mais nous devons anticiper les problèmes futurs, si nous ne voulons pas les subir.
Donc nous devons considérer les hypothèses hautes.
De plus, plus les études progressent, plus nous constatons des mauvaises nouvelles, des rétroactions amplifiant les phénomènes.
Habituellement dans la nature, des rétrofeedback permettent d'arriver à un équilibre.   
Mais dans le cas des changements climatiques, c'est l'inverse.
Par exemple, les puits de carbone fonctionnent beaucoup moins bien (océans, sols, végétaux, etc), et dans certains cas, les puits de carbone se transforment même en émetteurs de carbone.
Pour la fonte des glaciers, des phénomènes comme le ruissellement d'eau sous-glaciaire, la fonte de surface, etc, sont très inquiétant.

Une hypothèse très haute est possible (probable ?) :
- il n'y a pas beaucoup d'efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine,
- la température monte,
- la fonte du permafrost entraîne plus relâchement de CH4 et de CO2,
- il y a de forts relâchements d'hydrates de méthane.
Dans ce cas, la montée du niveau des océans sera très problématique.


Nous allons voir les effets d'une émission massive de CO2.
Le changement climatique est une expérience scientifique réelle à l'échelle de la planète.
La mauvaise nouvelle, c'est que dans cette expérience scientifique : les cobayes, c'est nous.
Donc ceux qui vont subir les conséquences, c'est nous.   C'est embêtant.

Si on a un relâchement massif de méthane provenant des hydrates de méthane, alors là . . .